Le 25 décembre arrive à grands pas. Il est temps d’aborder la théologie de Noël comme nous l’avons déjà fait précédemment pour la Toussaint, l’Assomption et l’Annonciation. Pour se faire, nous avons interrogé le frère Marc-Antoine Bêchétoille sur le sujet.

Théologie de Noël

Que représente Noël ?

« C’est une des fêtes principales de l’année. C’est le moment où l’ensemble des chrétiens, même ceux qui sont le plus éloignés de l’Église, sont invités à fêter la naissance de Jésus. Certes toute naissance d’un enfant est un événement heureux et miraculeux, mais cette naissance a cela de particulier qu’il s’agit du fils de Dieu » .

En quoi est-ce un événement important ? 

Le don de Dieu

« Sur le plan de la théologie : Noël, c’est le germe de toute l’histoire qui va arriver ensuite. Comme le dit Saint-Paul : « Dieu nous a donné son fils, comment ne pourrait-il pas tout nous donner ensuite ? » (Rm 8, 32). Dans le don de son propre Fils, il y a déjà le désir de sauver l’humanité, car Jésus va jusqu’à mourir pour nous afin de témoigner de l’amour du Père et sortir de l’esclavage du péché. Noël, c’est comme l’aurore avec le soleil qui commence à poindre et à gagner sur l’obscurité. Tandis que la résurrection, c’est le soleil de midi qui illumine pleinement la Terre mais déjà il y a déjà comme une sorte de processus inarrêtable qui est mis en place par Noël… Même si à ce moment-là c’est un événement qui est passé un peu inaperçu, car seuls quelques bergers s’en sont rendus compte » .

Un amour à chérir

« Par ailleurs, si Noël a une importance particulière, c’est que chaque fois que Dieu fait quelque chose, c’est l’occasion pour lui de se révéler aux hommes. En faisant cela, il nous dit qui il est. Il se montre. Il se découvre. Avec la naissance de Jésus, Dieu se présente comme un enfant qui est dépendant de ses parents et qui attend simplement l’amour de ceux qui sont autour de lui pour vivre.
C’est un renversement total par rapport à l’image du Dieu roi qui vient avec son armée pour tout écraser. Avec Noël, Dieu nous dit que tout ce qu’il attend de nous, c’est notre amour et l’amour envers notre prochain… Qu’il y a une sorte de vulnérabilité de cet amour qui ne s’impose pas, mais qui se propose comme un enfant. Et c’est à chacun d’entre nous de décider s’il veut l’accueillir et assumer cette part de vulnérabilité que nous avons tous en nous-même » .

Que faire pour passer un bon Noël ?

« Être un bon Chrétien, ce n’est pas cocher des cases. Mais sur un plan plus pratique, la tradition nous parle des trois venues de Jésus. Il y a sa venue le jour de sa naissance qui annonce le retour de Dieu à la fin des temps quand Jésus viendra pour renouveler la Création. Mais entre ces deux venues, il y en a une troisième, celle que nous célébrons tous les ans quand il vient dans notre cœur à l’occasion de Noël » .

Transmettre

« Noël, ce n’est pas simplement se souvenir d’un évènement du passé, ce n’est pas non plus uniquement espérer la résurrection d’une façon lointaine… C’est aussi se dire qu’aujourd’hui Jésus peut venir faire sa maison dans mon cœur si je lui laisse une part de disponibilité en moi. En ce sens, les cadeaux que nous nous faisons mutuellement à cette occasion ne sont pas totalement étrangers à notre foi chrétienne. Les cadeaux sont aussi une façon de se tourner vers l’autre et se demander ce qu’il ou elle aime et qu’ai-je envie de lui transmettre. C’est une manière de s’ouvrir et de se rendre disponible à l’autre et attentif à lui. C’est par cette disponibilité envers autrui que nous nous rendons également ouverts à Dieu » .

Dire merci

« On peut aussi vivre un moment de réconciliation. Cela peut se traduire par une confession. Mais vous pouvez aussi le faire auprès d’un proche avant le repas de Noël. Ce moment peut être l’occasion de se faire pardonner ou de remercier pour un acte qui s’est déroulé au cours de l’année écoulée… C’est aussi l’instant pour se souhaiter quelque chose pour l’année à venir ! » .

Partager

« Il y a également la tradition de la place du pauvre qui consiste à laisser une place vide à table afin d’accueillir une personne qui se présenterait à l’improviste. Bien entendu, cela arrive très rarement, mais le partage est une dimension tout aussi importante dans la théologie de Noël que l’ouverture aux autres comme évoquée à l’instant. Dans les faits, vous pouvez inviter une personne dont on sait qu’elle sera seule pour cette fête. On peut être proactif en se demandant s’il n’y a pas autour de nous une personne à qui on pourrait faire très plaisir en l’invitant à partager notre table » .

Prêcheurs associés

Marc-Antoine Bêchétoille

Marc-Antoine Bêchétoille

Conseiller éditorial CFRT

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