Aujourd’hui nous poursuivons notre série de portraits. Derrière l’institution que sont les dominicains de la province de France, il y a avant tout des hommes et ces portraits vous permettent de mieux nous connaitre. Après le frère Eric Salobir, nous nous vous proposons de rencontrer le frère Nicolas Burle. Si vous lisez régulièrement notre blog, vous avez déjà entendu parler de lui. En effet c’est le fr. Nicolas Burle qui a organisé cet été, du 31 juillet au 6 aout 2022, le camp « Sur les pas de Pier Giorgio Frassati« . Le fr. Nicolas Burle a fait sa profession simple le 13 septembre 2008 à Strasbourg et sa profession solennelle le 27 aout 2011 à Lille.
Pourquoi avoir fait le choix de devenir dominicain ?
J’ai découvert les dominicains par le livre de Timothy Radcliffe : « Je vous appelle amis » . Ce livre m’a marqué. J’étais émerveillé de découvrir qu’on pouvait parler de façon profonde de la foi et aussi de manière infiniment drôle et accessible. J’ai compris que ces gens-là avaient quelque chose à dire même si c’était encore flou dans mon esprit, car je n’avais alors que 18 ans.
A ce moment là, je connaissais beaucoup plus la figure de saint François d’Assise et les franciscains. Mais je me suis vraiment senti chez moi dès le premier jour lorsque j’ai connu les dominicains. J’ai tout de suite trouvé la mission de l’ordre passionnante. Je voulais être frère dans une vie fraternelle… Il y avait donc plein de bonnes raisons pour devenir dominicain.
Quelles sont vos missions actuelles au sein de la province de France ?
J’ai trois principales missions :
- Tout d’abord je suis le directeur de Dom&Go. C’est notre association de volontariat à l’international. C’est d’ailleurs pour m’en occuper que je suis au couvent de Lille.
- Je suis l’aumônier national des scouts unitaires de France depuis 2019. Cela consiste à accompagner les commissaires généraux et les commissaires de chacune des six branches. Mon rôle est de poser la question du sens vis-à-vis des actions menées.
- Enfin je suis l’aumônier de l’ensemble scolaire Marcq Institution à Marcq-en-Baroeul qui va de la maternelle à la préparatoire.
Pouvez-vous nous en dire plus sur Dom&Go ?
En tant que directeur, je participe au recrutement. J’aide les jeunes qui viennent frapper à notre porte à affiner leur projet. Nous déterminons ensemble leur lieu de mission et nous assurons aussi un suivi tout au long de celle-ci. Enfin, nous organisons un week-end de retour afin qu’ils puissent faire bénéficier de leur expérience d’autres jeunes qui s’apprêtent à partir. En clair, nous sommes présents du début à la fin.
C’est un gros travail d’accompagnement. Voilà pourquoi nous n’envoyons qu’une vingtaine de jeunes par an dans le monde entier, dans des couvents de frères ou de soeurs, pour 6 ou 12 mois. Nous souhaitons garder une association à taille humaine.
Le volontariat est un excellent moyen d’aider les jeunes à grandir. Mon prédécesseur disait souvent à ceux qui s’apprêtaient à partir : « Vous allez apprendre là-bas et vous reviendrez servir ici »… C’est une façon très intelligente de parler du volontariat car les gens chez qui nous envoyons nos jeunes se débrouillent déjà là-bas et sont très heureux d’accueillir des jeunes. Mais ils ne sont pas nécessaires. En revanche le volontariat va changer la vie de nos jeunes… et quand ils reviennent, ça les conduit à se poser les grandes questions qui vont influencer leur vie future. Ca ouvre à une dimension de service.
A son retour, on s’aperçoit que les jeunes ont grandi de manière incroyable grâce à cette expérience.
Etre un dominicain aujourd’hui, qu’est-ce que ça signifie ?
Je pense à ce que m’a dit un de mes formateurs au noviciat : « un dominicain heureux est un homme curieux dans les deux sens du terme ». C’est-à-dire à la fois atypique dans le sens où notre manière de vivre est différente par rapport au reste du monde… Mais aussi savoir être curieux de tout et des personnes surtout. Je pense qu’on est heureux quand on est curieux et un dominicain doit être curieux. Il doit aimer les questions.
Que diriez-vous à quelqu’un qui souhaite devenir dominicain ?
Je lui dirai qu’il faut aimer la parole et croire à sa puissance. Pourquoi ? Parce que des mots peuvent changer une vie. La parole de Dieu a le pouvoir de changer un cœur. Quand on est dominicain, on croit que la parole peut aider quelqu’un à changer. Dans un monde où il y a plein de discours qui ne servent à rien, se dire que la parole est puissante : c’est un vrai acte de foi !