dominicain

Aujourd’hui nous souhaitons consacrer un article au frère dominicain Benoît-Marie Florant. Le fr. Benoît-Marie est le tout nouveau prieur du couvent de Lille. Ainsi il nous parait pertinent de le mettre en avant dans notre page « Actus ». Bon à savoir, les réponses du fr. Benoît-Marie ci-dessous sont extraites d’une interview plus large. Celle-ci a été réalisée par le fr. Xavier Loppinet qui d’ailleurs est à retrouver dans Prêcheurs.

Naît-on dominicain ou le devient-on ? Qu’en est-il pour toi ? 

« Je crois que clairement on devient dominicain ! D’abord, il y a un processus de formation qui va aboutir à ce qu’on commence à être dominicain. Puis on va chercher à devenir dominicain un peu toute sa vie. En effet, ce n’est pas seulement le temps de la formation, c’est le fruit d’une vie à apprendre à être dominicain. Il faut donc revenir régulièrement sur le chantier. Mais on apprend à être dominicain avant même de rentrer dans l’Ordre. Une sorte de gestation précède cette naissance. En effet, tout ce qui a fait mon histoire avant de porter l’habit dominicain ne m’a-t-il pas orienté vers le dominicain que j’essaie d’être ? » .

Tu as été « Syndic provincial », c’est-à-dire que tu étais en charge des questions financières et matérielles de notre Province. Comment as-tu reçu cette charge dans ta vie religieuse ?

« Comment rester dominicain quand on s’occupe de questions financières, d’assurances, de gestions mobilières, de dons?… Je me suis dit que c’était un service. Car pour moi la dimension concrète appartient à notre vie dominicaine. Ainsi, je craindrais une vie qui nous ferait évacuer les questions temporelles. Prêcher pour des gens, c’est partager un minimum la condition humaine, faire à manger, s’occuper de sa maison, quand elle a des fuites…
Souvent, on délègue ces dimensions matérielles. Je me suis rendu compte que s’impliquer dans cette vie matérielle revient à habiter les lieux différemment. Cela nous donne une place dans la communauté. Je pense que c’est vrai de toutes ces tâches matérielles : si on passe ce temps à les déléguer à d’autres, on passe à côté de ce qui fait notre vie commune, notre vie de frères. C’est à partir de notre vie concrète que l’on peut prêcher et pas seulement de nos discussions
 » .

Frère Benoît-Marie, à tes yeux, que signifie aujourd’hui « Prêcher » ? Quelle est, au fond, la mission du Frère Prêcheur ?

« Prêcher, c’est réveiller l’intelligence de la Foi. En titillant les gens, on leur fait voir des choses qu’ils ne voient pas forcément. Je suis impatient quand les gens restent à des choses trop superficielles. J’ai envie de les pousser à aller au-delà. Je crois qu’il s’agit pour une bonne part de leur montrer qu’on peut lire et interpréter l’Écriture de telle sorte qu’elle ait des choses à nous dire aujourd’hui. Cela demande d’être pas mal décapé de nos pré-compréhensions de l’Évangile, qui nous ferait rester à un premier degré, non critique. Je crois que c’est une faute contre la dévotion que ne pas amener les gens à penser les choses de la foi avec un esprit critique » .

Prêcheurs associés

Xavier Loppinet

Xavier Loppinet

Aumônier de la Pastorale des Sourds
Benoît-Marie Florant

Benoît-Marie Florant

Prieur conventuel

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