Aujourd’hui dans notre page « actualités » , nous inaugurons 2025 avec un nouveau portrait de l’un de nos frères. Le dernier publié, celui du fr. Bernard Senelle, date déjà de plusieurs mois. Il est donc grand temps de faire à nouveau connaissance avec l’un d’eux. Aujourd’hui, nous partons à la rencontre du fr. Jean-Michel Poffet qui a fait sa profession simple à 21 ans le 1er décembre 1965 au couvent de la Sarte en
Belgique et sa profession solennelle en décembre 1968 au couvent Saint-Hyacinthe à Fribourg.
Pourquoi avoir choisi la communauté des dominicains ?
« Par ma famille d’abord et par le scoutisme ensuite. J’ai été marqué par l’expérience de l’amitié en lien avec la foi. J’avais des parents qui étaient un couple très uni. Le scoutisme, c’est l’expérience de l’amitié. D’ailleurs, dans mon équipe de scouts d’alors : trois sur cinq sont devenus religieux. Nous nous sommes dirigés vers cette vie religieuse de manière différente avec un jésuite, un Père Blanc (Missionnaire d’Afrique) et un dominicain : en l’occurrence : moi !
Ce qui m’a plus orienté vers la communauté des dominicains, c’est la vie commune et la prière commune dans l’ordre. C’est un milieu qui favorise la quête de l’intelligence » .
Quelles sont vos principales missions au sein de la Province de France ?
Promoteur de la formation permanente
« Actuellement je suis promoteur de la formation permanente. Mais qu’est-ce que ça veut dire au juste ? Il faut comprendre que l’intégration des dominicains suisses à la Province de France est très récente. Cela date de moins d’un an*.
Le Provincial et son conseil m’ont demandé de tenir ce rôle. Dans chaque couvent, vous avez un lecteur conventuel. C’est un frère qui est chargé de veiller au tonus de la réflexion dans son couvent. Il peut accomplir sa mission en réfléchissant à ce qui se passe dans le monde, à tel ou tel aspect de l’Evangile, etc.
Moi-même, en tant que promoteur de la formation permanente, je suis chargé de stimuler cette réflexion. Dans ce cadre, prochainement, je vais réunir par tranche d’âge les frères de la province afin de s’interroger sur ce que nous vivons ensemble, ce qu’il y a de beau… Et en même temps, sur ce qui est plus difficile et comment pouvons-nous nous aider les uns et les autres ? » .
*Cette annonce avait d’ailleurs été relayée dans Amitiés dominicaines – N°99 / Pentecôte 2024 : le 3 février 2024, la Province dominicaine de Suisse a été supprimée et un nouveau « vicariat dominicain de Suisse » érigé.
Autres missions
La mission, que le fr. Jean-Michel Poffet vient d’évoquer, est sa principale mission pour la province. Une sorte de mission au long court. Mais au quotidien, il en a plusieurs autres.
« Pour le reste : je prêche, je donne des retraites et des formations. J’ai également toute une activité comme ancien professeur d’université et comme prédicateur » .
« A mon âge -81 ans ndlr-, c’est une folie d’en faire autant » précise-t-il non sans humour. « Si vous voulez, vu la longue expérience qui est la mienne maintenant, je n’ai jamais été un pur universitaire. J’ai toujours essayé de mettre mon étude biblique au service de la prédication » .
Etre un dominicain aujourd’hui, qu’est-ce que ça signifie pour vous ?
« C‘est faire partie d’une grande famille comprenant des frères, mais aussi des sœurs et des laïques dominicains. Cette grande famille vit de la joie de l’Evangile et elle cherche à le faire partager. Mais qui essaye également d’affronter la difficulté de prêcher l’Evangile dans la société d’aujourd’hui.
Le fait qu’il y ait des frères, des sœurs et des laïques qui vivent de cet idéal de Saint-Dominique, c’est une grande aide.
Dans l’ordre dominicain, la prière commune et l’étude sont au service de la mission
apostolique : c’est notre vie !
Il y a beaucoup de joie dans l’ordre dominicains. Bien sûr il y a des difficultés comme dans n’importe quelle famille, mais j’ai parcouru le monde entier et la présence de cette joie est très frappante » .
Que diriez-vous à quelqu’un qui veut devenir dominicain ?
« Je commencerais par lui demander par quoi es-tu attiré ? Parce qu’il faut avoir un attrait fort sinon, de toute façon, ça ne tiendra pas. Par le Christ, sans doute. Mais est-ce aussi par une vie en communion entre frères ? Là, ça devient beaucoup plus concret ! Est-ce aussi par le souci de la mission, appuyée par une vie d’étude… chacun selon son charisme. Donc j’insisterais plus aujourd’hui sur le concret de notre vie que seulement sur des traits de la vie de Saint Dominique ou Saint Thomas d’Aquin.
On peut dire qu’il n’y a pas vraiment de spiritualité dominicaine. Notre spiritualité, c’est notre forme de vie. C’est ça qui nous façonne : la prière commune, la vie commune, la mission commune.
Et selon la réponse de celui qui est en face de moi, je lui dirai : oui, c’est fait pour toi ou au contraire, non la vie dominicaine risque de ne pas te correspondre.
Quelqu’un qui me dirait qu’il aime surtout la solitude, je lui répondrais d’aller voir du côté des Jésuites ou des Carmes, ou du côté des moines. S’il désirait un apostolat intense mais sans vie commune, je lui conseillerais le clergé diocésain » .
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Aller plus loin avec le fr. Jean-Michel Poffet
Vous voulez en savoir plus sur le fr. Jean-Michel Poffet ? Sachez qu’il est régulièrement l’invité de différentes chaînes YouTube : celles des dominicains de Belgique, du Pèlerinage du Rosaire, des Editions du Cerf, etc.