Régulièrement, afin de découvrir sous un angle différent les dominicains, nous vous proposons de faire connaissance avec les frères qui constituent notre ordre. Précédemment, nous sommes allés à la rencontre du fr. Xavier Pollart ou du fr. Marc-Antoine Bêchétoille. Nous vous avons également présenté des membres plus jeunes à l’image du fr. Charles Desjobert. Aujourd’hui, nous décidons de prendre le contre-pied, avec le fr. Gabriel Nissim. Le fr. Gabriel a réalisé sa profession simple le 12 novembre 1955 au couvent de Saint Jacques et sa profession solennelle le 08 décembre 1961 au couvent d’études du Saulchoir à Étiolles. A 89 ans, le fr. Gabriel Nissim garde sa voix de jeune homme et une vivacité d’esprit parfaitement intacte !

Gabriel Nissim

Pourquoi avoir choisi la communauté des dominicains ?

« Pour moi, il n’était pas question de quoi que ce soit d’autre ! C’était une évidence. J’avais rencontré des dominicains et je sentais que ma place était là. Ce qui me plaisait, c’était l’atmosphère fraternelle. Mais aussi la liturgie qui était belle. Enfin un rapport à la parole de Dieu dans laquelle je me sentais tout à fait à mon aise. Pour moi la Bible, c’est un lieu dans lequel je me sens tout chez moi. La parole de la Bible, c’est la parole de Dieu… Et être au service de la parole de Dieu, ça m’allait très bien. Aujourd’hui, je me dis que je prends modestement la suite des prophètes Elie, Isaïe, Jérémie » .

Quelles sont vos principales missions au sein de la Province de France ?

En introduction de sa réponse, le fr. Gabriel Nissim précise son âge non sans humour. « Je remplis mes missions dans la mesure de mes forces ! » ajoute-t-il.

La prédication

« Ma principale mission actuelle reste la prédication. Je prêche encore dans mon couvent, mais également à la télévision au Jour du Seigneur. Je prêche par ailleurs à la radio sur France Culture le dimanche matin de temps en temps. J’anime aussi des conférences et des retraites » .

Engagements

« Je suis actifs dans plusieurs structures :

  • J’ai été le président pendant deux ans de l’ONG « ACAT » (action des chrétiens pour l’abolition de la torture et de la peine de mort). Aujourd’hui je fais partie de plusieurs commissions de travail : sur les prisons, la torture et la théologie.
  • Je fais également partie du conseil national de l’association Pax Christi. Au sein de cette association, je suis en plus membre d’une commission sur les droits de l’Homme.
  • Je suis au conseil d’administration de « Chrétiens de la méditerranée » .
  • Enfin je suis membre du G3i, Groupe des rencontres interculturelles, interreligieuses et interconvictionnelles, qui promeut ce type de rencontres au plan européen, comme particulièrement nécessaires dans notre société actuelle » .

Etre un dominicain aujourd’hui, qu’est-ce que ça signifie pour vous ?

« C’est faire partie d’une vaste communauté internationale qui se met au service de la parole de Dieu, une communauté dont la vie est tournée vers Dieu et vers son message. Son but est de faire vivre ce message pour aujourd’hui… D’entrer en conversation avec notre société. Cela me semble fondamental et c’est admirable. C’est magnifique de voir tous ces frères, sœurs laïcs, engagés dans cette mission. C’est à la fois modeste… Mais c’est aussi un rayonnement qui peut faire bouger les choses » .

Que diriez-vous à quelqu’un qui veut devenir dominicain ?

« La première chose que je lui dirais, c’est d’abord de bien réfléchir parce que c’est un engagement très radical.
Le second conseil que je lui donnerais, c’est d’écouter l’appel de Dieu. En effet, nous nous situons tout à fait dans la ligne de Moïse dans le désert. Alors qu’il se promène tranquillement avec ses brebis, tout d’un coup Dieu l’appelle… Et que lui dit-il ?

Dieu lui dit : « j’ai vu la souffrance de mon peuple en Egypte. J’ai entendu le cri que lui arrachent ses surveillants esclavagistes et je suis résolu à le délivrer. Va, je t’envoie libérer mon peuple » .
Je pense que nous avons, aujourd’hui, à voir combien les gens peuvent souffrir. Et combien il est urgent de les aider à se libérer, de faire changer les choses, de dire de la part de Dieu que non : ça ne peut pas durer ! Pour qu’on arrête de faire tout le mal que nous faisons. C’est à ça que nous sommes envoyés, à aider les gens à être plus fort que le mal et aussi à ne pas faire du mal aux autres. C’est une urgence permanente dans l’humanité
 » .

Prêcheurs associés

Xavier Pollart

Xavier Pollart

Père-Maître des étudiants
Marc-Antoine Bêchétoille

Marc-Antoine Bêchétoille

Conseiller éditorial CFRT

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