Après les frères dominicains Réginald Blondeel et Albert Bazyk notamment, aujourd’hui nous continuons notre série de portraits avec le fr. Raphaël de Bouillé. Il a réalisé sa profession simple en septembre 2006 à Strasbourg et sa profession solennelle en septembre 2009 à Lille
Pourquoi avoir choisi les frères dominicains ?
J’ai choisi cet ordre pour quatre raisons.
- D’abord parce qu’il s’agit d’une vie apostolique au service des gens.
- Ensuite j’ai aussi fait le choix d’une vie religieuse en communauté. Clairement je voulais me retrouver avec des frères dans un couvent à prier dans une forme de vie qui ressemble à la vie monastique.
- Je voulais également m’inscrire dans une tradition ancienne. C’était un élément fondamental, parce qu’une tradition ancienne : ce sont plein d’erreurs dont on a appris.
- Enfin je désirais une bonne formation intellectuelle. Les gens ne cessent jamais de réfléchir et ils ont raison de le faire. Les dominicains me permettent d’avoir un dialogue en profondeur avec autrui.
Quelles sont vos principales missions actuelles au sein de la Province de France ?
J’ai quatre missions :
- J’enseigne la théologie pastorale et je suis coach de personnes qui travaillent dans l’Eglise (prêtres, diacres, laïques rémunérés, laïques missionnés et bénévoles). Mon accompagnement se fait seul ou en groupe et porte sur l’efficience pastorale. La question fondamentale que je pose à ceux que j’accompagne est : « qu’est-ce qui est le plus difficile pour vous ? ». Mon ministère est de disséquer la difficulté en question afin de voir comment il est possible de la résoudre.
- Je suis le directeur délégué aux jeunes du pèlerinage du Rosaire. Sur les 20 000 pèlerins du Rosaire, il y a 2500 lycéens, collégiens et primaires.
- Je suis un des responsables du foyer saint Dominique qui accueille 40 étudiants à Lille.
- Je suis le promoteur des vocations de la province de France.
Pouvez-vous nous présenter cette dernière mission ?
Nous organisons régulièrement des week-ends de découverte de la vie des dominicains. Comme évoqué, ces week-ends soutenus par Jubilatio s’adressent : « à ceux qui envisagent une vie consacrée et plus particulièrement à ceux qui veulent devenir dominicains » .
La vie religieuse, ce n’est pas une idée : c’est une expérience ! Et si on ne fait pas l’expérience de la vie commune religieuse, de la joie des frères… Alors on est amoureux d’une idée. Les idées : soit elles se confirment, soit elles sont pulvérisées par l’expérience. Souvent la première chose à faire, c’est justement de venir passer un week-end afin d’écouter ce que les dominicains disent d’eux-mêmes et ce que cette vie vous dit à vous. Un écho se fait-il entendre en moi ou pas ? C’est tout l’objet de ces week-ends.
Etre un dominicain aujourd’hui, qu’est-ce que ça signifie ?
C’est écouter Dieu parler… Et ne pas abîmer ce qu’il dit. Dieu a des choses merveilleuses à dire. Elles sont tellement enthousiasmantes que j’ai envie d’en parler moi-même aussi. Et mon rêve, c’est de pouvoir parler de l’enthousiasme de Dieu, sans que ma vie, que ma parole ou que mes représentations ne viennent affaiblir sa beauté, sa force.
Ce qui est vraiment dominicains, c’est que les gens nous entendent. Mais qu’à travers nous ils entendent Dieu leur parler dans leur vie.
Que diriez-vous a quelqu’un qui souhaite devenir dominicain ?
Pour devenir dominicain, il faut commencer par avoir fréquenté le Seigneur. Au-delà, je lui dirai viens, vois comment vivent les dominicains et écoutes comment cela résonne dans ton âme ! Cherche Dieu dans ta vie. Parce que si on ne le fait pas, tout le reste n’a pas de sens. Je lui dirai aussi de prendre au sérieux sa vie chrétienne là où il se trouve : dans sa paroisse, dans le mouvement.