Les chrétiens sont divisés. C’est un fait : catholiques, orthodoxes, anglicans, protestants de diverses sensibilités – des luthériens aux pentecôtistes –, se partagent l’héritage des premiers disciples de Jésus. Ce n’est pas pour rien que celui-ci, quelques heures avant sa mort, pria pour l’unité de ceux qui le suivaient : « Père, qu’ils deviennent parfaitement un, afin que le monde sache que tu m’as envoyé, et que tu les as aimés comme tu m’as aimé ! » (Evangile de Jean 17, 23).

Il fallut attendre le début du XXe siècle pour que les chrétiens prennent conscience du contre témoignage que représentaient leurs divisions et de la contradiction de ces divisions avec la prière de Jésus pour l’unité de ses disciples. Aujourd’hui encore, beaucoup ne s’en préoccupent pas.

Les catholiques ne furent pas les premiers à s’engager dans ce mouvement que l’on a appelé « œcuménique », d’un mot grec signifiant « l’ensemble de la terre habitée », et suggérant donc la vocation à l’unité de toute l’humanité.

Les dominicains et l’œcuménisme

Parmi les pionniers de l’engagement pour l’unité des chrétiens, du côté catholique, on peut mentionner plusieurs dominicains français comme Christophe-Jean Dumont (1897-1991), l’un des fondateurs du Centre d’études Istina, et Yves Congar (1904-1995), théologien auteur du premier ouvrage sur la question : Chrétiens désunisPrincipes d’un œcuménisme catholique (1937). Tous deux jouèrent un rôle important lors du Concile Vatican II.

Un peu plus tard, on peut citer Marie-Joseph Le Guillou (1920-1990), fondateur de l’Institut d’études œcuméniques (ISEO) à l’Institut catholique de Paris, et René Beaupère (né en 1925), fondateur du Centre Saint-Irénée à Lyon et de la revue Foyers mixtes.