Chaque 1er novembre, la fête de la Toussaint remplit les calendriers, les églises… et les cimetières. Mais savons-nous vraiment ce que l’on célèbre ? Confondue trop souvent avec la commémoration des défunts, le 2 novembre, la Toussaint est bien plus qu’une journée de recueillement. C’est une fête lumineuse, une invitation à la joie et à l’espérance, au cœur même de l’automne. Voici ce que signifie, vraiment, la fête de la Toussaint.
Une fête de tous les saints
Comme son nom l’indique, la Toussaint est la « fête de tous les saints ». Pas seulement ceux qui sont canonisés, connus, inscrits au calendrier liturgique, mais tous ceux qui ont aimé Dieu de tout leur cœur. C’est donc une fête immense : celle de tous les saints anonymes, discrets, inconnus, mais bien vivants dans la gloire de Dieu. Des milliers de femmes, d’hommes, d’enfants, qui ont traversé la vie avec foi et donné leur vie, à leur manière. On ne célèbre donc pas la mort, mais la vie en plénitude. La Toussaint nous rappelle que le ciel est peuplé, que la sainteté est possible, et qu’elle est une vocation offerte à chacun.
Une invitation à la sainteté
« Soyez saints, car moi, votre Dieu, je suis saint. » (Lv 19,2). Loin d’être une injonction inaccessible, cet appel est une promesse. La Toussaint, en célébrant ceux qui ont répondu à cet appel, nous encourage à faire de même. Elle ne met pas les saints sur un piédestal, elle les présente comme des compagnons de route. En les regardant, on comprend que la sainteté n’est pas la perfection, mais la fidélité à l’amour. La Toussaint est donc une fête pour aujourd’hui. Elle nous pose cette question : à quoi suis-je appelé ? Et elle y répond : à vivre, à aimer, à me donner, là où je suis, comme je suis.
Une fête de lumière
Alors que les journées raccourcissent, que la terre entre en sommeil, la Toussaint vient mettre une lumière dans l’ombre. Dans certaines traditions, on allume une bougie pour chaque défunt, non pas pour s’attrister, mais pour dire l’espérance. Le cierge, dans la tradition chrétienne, est signe de la présence du Christ ressuscité. Ainsi, même dans la mort, une flamme continue de brûler. La Toussaint n’efface pas les larmes, mais elle les transforme. Elle rappelle que l’amour est plus fort que la mort, et que chaque vie, aussi brève ou blessée soit-elle, peut rayonner à jamais.
Une source d’espérance pour les vivants
Dans un monde souvent désabusé, marqué par la peur de l’avenir et la perte de repères, la Toussaint vient répéter une bonne nouvelle : la vie ne s’arrête pas à la mort. Il existe un horizon, une promesse, un accomplissement. Les saints ne sont pas seulement ceux qui sont « au ciel » : ils sont aussi signes que la vie humaine peut être belle, offerte, transformée par l’amour. La Toussaint est un antidote contre le fatalisme. Elle nous rappelle que, malgré nos faiblesses, nous sommes faits pour la vie en plénitude. Elle met en lumière les chemins d’évangile possibles aujourd’hui.
Toussaint et jour des morts : une distinction nécessaire
Beaucoup confondent encore la Toussaint (1er novembre) avec la commémoration des fidèles défunts (2 novembre). Pourtant, la distinction est importante. Le 1er novembre, nous fêtons les saints, c’est-à-dire ceux qui vivent déjà pleinement de la présence de Dieu. Le 2 novembre, nous prions pour ceux qui sont encore en chemin vers cette plénitude, pour les défunts, pour nos proches disparus. La Toussaint est donc une fête de victoire : celle de la vie, de la résurrection, de la communauté des saints. C’est en cela qu’elle peut apporter consolation et espérance à ceux qui pleurent un être cher.
Une fête pour grandir dans la foi
La Toussaint, c’est la fête de l’Église en fête. De tous ceux qui nous ont précédés et nous montrent qu’il est possible de vivre pleinement. De tous ceux qui nous encouragent, même invisiblement. De tous ceux qui prient pour nous. En la célébrant, nous nous réjouissons avec eux, mais nous répondons aussi à un appel : marcher, nous aussi, sur ce chemin de sainteté. Non par nos forces, mais par la grâce de Dieu. Avec nos limites, mais dans la confiance. La Toussaint n’est pas une parenthèse dans l’année liturgique : elle en est un sommet.