L’Ordre des Prêcheurs a été fondé par Saint Dominique pour « la prédication et le salut des âmes ». Notre mission première est donc l’annonce de l’Évangile, de la Vérité proposée par le Christ à tous les hommes, de la Vérité qu’Il est lui-même.
Il y a une composante propre à l’ Ordre des Prêcheurs dominicains : un amour fondamental de la vérité. D’ailleurs, VERITAS est même devenu la devise, presque prétentieuse, que l’on trouve gravée sur les chaires et les cathèdres des Frères prêcheurs. Certes, ce zèle pour la vérité a pu engendrer les images tenaces du dominicain inquisiteur, dogmatique ou polémique. Et il faut admettre que, mal compris, il a pu justifier la violence. De ce fait, la prétention de détenir la vérité est-elle encore soutenable ?
Cependant, Dominique avait bien compris que la vérité, comme la charité, était la suprême miséricorde. Dès lors, l’étude est devenue, dans la famille dominicaine, une observance proprement religieuse. Car il n’y a pas de parole vraie sans une rumination silencieuse de la Parole de Dieu, incarnée dans l’Écriture, la tradition de l’Église et l’histoire des hommes.
L’Ordre des Prêcheurs en quête de Vérité
Notre temps est toujours en quête de vérité. Quelles que soient ses formes, la prédication dominicaine procède de la volonté de répondre à cette attente. Mais certainement pas en assénant des vérités toutes faites. La vérité, qui jamais ne se possède (qui prétendrait enfermer Dieu dans des définitions ?), nos frères la cherchent, la suivent, la pistent, partout où, dans ce monde, elle les précède. Et ils invitent tous ceux qu’ils rencontrent à la chercher avec eux. Mais ce n’est pas tout. Voici quelques autres devises qui orientent notre vie.
In dulcedine societatis, quaerere veritatem
Dans la douceur de la fraternité, chercher la vérité (saint Albert le Grand). La vie communautaire donne à l’enseignement un caractère tout à fait particulier, tant pour les relations entre enseignants que pour la relation étudiant–enseignant. La Parole est partagée avant d’être enseignée. Plus généralement, il faut peut-être comprendre que c’est dans l’amour que se trouve la vérité.
Contemplare et aliis contemplata tradere
Contempler et transmettre aux autres ce qu’on a découvert dans la contemplation. Voilà l’adage qui a conduit Thomas d’Aquin, Catherine de Sienne ou Maître Eckhart aux confins de la mystique, et qui pousse la communauté dominicaine aujourd’hui à l’enseignement et à la prédication sur tous les médias. Par exemple à la télévision avec Le Jour du Seigneur, avec les Éditions du Cerf, la radio ou encore Internet comme pour Prier dans la ville.
Verbo et exemplo
La parole et l’exemple. C’est le mot d’ordre de l’Ordre des Prêcheurs. Pour être vrai, il faut vivre ce que l’on annonce et partager ce que l’on vit.
Bonum est diffusivum sui
Le Bien se diffuse ! La redécouverte par les dominicains de la vie apostolique les fait passer d’une priorité de la prière à une priorité de la foi qui se communique et se transmet. La contemplation se vit dans l’action même de la communication. C’est pourquoi ils sont des prêcheurs.
Laudare, Benedicere, Praedicare
Louer. Parce que le premier acte de tout prêcheur est de se décentrer de lui-même, pour laisser Dieu être Dieu en lui et parler par lui. Et la louange est décentrement de soi par excellence.
Bénir. Parce que la prédication dominicaine ne consiste pas à asséner des vérités, mais à annoncer la bonne nouvelle du salut. C’est bénir, parce qu’on ne peut le faire sans amour.
Prêcher. Enfin et bien sûr, puisque c’est à cela que le Seigneur nous a appelés dans sa miséricorde.